mercredi 2 janvier 2008

Ecce Bestia, par Guillaume Landemaine et François Tonniac


Guillaume Landemaine

La horde est barbare toujours, stupide et cruelle
Et que faire de cette solitude nouvelle ?
Amour humain bafoué
Mise à mort la foi des poètes
La courbe des obus épouse la nécessité
Qu'on ne demande pas l'assentiment de la poésie
Ce jargon égoïste et angoissé
Aux pieds des prédateurs offert
Rêver est indécent quand coule le sang
Les mots ont revêtus des armures
Et renoncé aux rêves et aux murmures
Te souviens-tu, avant le carcan solitaire
Comme il faisait bon rire, boire et se plaire
Flâner, converser, sourire, acquiescer et se taire
Nos coeurs étaient ouverts, la foi sur le visage
Qui sommes-nous aujourd’hui ?
Des réprouvés d'un autre âge
Condamnés aux plaisirs éphémères et sans joie
Tu es toujours seul face à ton bonheur qui est sens
Mais donner sans recevoir ne comble pas l'absence
N'apprend plus, ne lis plus, ne pense plus
Jette la lucidité au rebut des rêves déchus
Pauvre bête humaine sans coeur et toujours ivre
Cruelle, brutale et condamnée à vivre.
François Tonniac